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Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/157

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— Légèrement défraîchi, ton prince ! appuya Nédonchel.

Ils lui retracèrent ce qu’ils avaient vu.

Les ayant écoutés en silence, Alexis secoua, de l’ongle de son petit doigt, la cendre de sa cigarette.

— Oui, dit-il avec un soupir : voilà ; c’est bien ce que je disais, vous n’aurez jamais de talent.

— Ah ! mais, tu es absurde, à la fin ! s’écria Bréart. Comment ! à deux pas d’un mort, autant dire, tu fais le prophète en chambre ! Il s’agit bien de talent !

— Et quel rapport ! grommela Nédonchel.

— Séparons-nous, il est tard ! dit Alexis. Je me charge de prévenir, en bas, demain matin.

On but un dernier verre ; puis, après une banale poignée de main, les deux juvéniles artistes descendirent en se chuchotant maints quolibets, d’un ordre funèbre, à l’adresse du poète et de son roi détrôné.