Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/27

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Toutes deux étaient en victoria, seules, comme de juste, et incluses au milieu de la file, en l’allée des Acacias.

Félicienne considéra, fixement, sans la saluer, son ex-amie qui, chose bizarre ! lui souriait avec l’expansion charmante de jadis. Déconcertée de l’attitude de Félicienne, Georgette leva sur elle ses beaux yeux limpides, avec un air d’étonnement si sincère que Félicienne en fut frappée ! — Mais, devant le monde, comment se questionner ? Il fallait se tenir. Les deux victorias se croisèrent. Ce fut tout.

L’on dut se retrouver encore, de temps à autre, en différents soupers. Certes, en ces occasions, Félicienne laissait, moins que jamais, transparaître son ressentiment !… Cependant, Georgette, habituée aux inflexions de voix de son amie, ne la reconnaissait plus et semblait ne rien comprendre à cette réserve glaciale. — « Mais qu’as-tu donc, Félicienne ? — Moi ? rien : je suis comme