Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/85

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s’était laissé saisir et vendre tout ce qu’elle tenait de ses deux premiers oubliés. Il ne lui restait, pour biens, que d’insignifiants bijoux, de peu nombreuses toilettes, — et une bague. Par exemple, le merveilleux solitaire de celle-ci était d’une taille, d’une blancheur et d’une eau si rares — que des joailliers en renom s’étaient engagés à le payer, net, cinq cents louis, le jour qu’il plairait.

— Ah ! comme l’on s’était « amusé » toute la saison !… Chevauchées, parties de pêche et de canot, chasses exprès fatigantes, repas rustiques sur l’herbe, excursions, — et, chez soi, musique, baisers, livres, causeries et disputes ! L’on avait des jeux, — de vieilles armes, aussi, d’autrefois, qu’on essayait, pour rire, aux jardins. — En fait de connaissances, on n’avait reçu personne ; si bien que, grâce à l’illusion juvénile, M. de Guerl et Simone pouvaient, à présent, se sembler intimes.