Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/219

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portative de la Bible, il termina sa péroraison en s’écriant :

— Nous nous occuperons aussi de ce livre-là ! (Et il tapait sur la couverture comme sur une tabatière.)

Il l’ouvrit machinalement, au hasard, et tomba sur le chapitre des lois de Moïse consacré à l’adultère et à ses châtiments.

Le passage une fois lu, il moucha son grand nez avec un bruit dont je me sentis alarmé. Il y eut un silence pendant lequel il m’examina comme pour juger de l’effet produit sur mon être par ce style.

J’avais remarqué seulement qu’à ce mot « l’adultère » Mme  Lenoir avait longuement et silencieusement tressailli dans son fauteuil. Mais ce ne fut là, sans doute, qu’un mouvement nerveux éveillé soit par le souvenir de quelque amourette de bal, soit par la fraîcheur du soir et de la mer. Les verts