Page:Villiers de L’Isle-Adam, Premières poésies, 1893.djvu/33

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VIII


Ici le fourneau gronde, et l’usine fermente ;
La houille en fusion bout dans sa lave ardente,
Car on veut accorder les peuples d’ici-bas
Dans leur sombre unité ; — les marteaux, sur l’enclume,
Retombent ; sur les rails, la vapeur siffle et fume
Pour marcher vers un but auquel on ne croit pas. —



IX


Ici l’on rit des dieux paisibles de nos pères !
Ici sont les enfants qui font pleurer leurs mères.
L’innocence a quitté ce lieu d’anges déchus ;
Les lys immaculés tombent sous les faucilles.
Ici tout est flétri d’avance, ô jeunes filles !...
Ici l’on est maudit !... Ici l’on n’aime plus. —