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§2. — Le renonciateur

Axël, après un moment, à lui-même

Je ne connais pas cet homme qui m’a élevé.

Il s’assoit et rêve.

Forces-vives qui assemblez les lois de la Substance, Êtres occultes en qui se conçoivent les générations des éléments, des hasards, des phénomènes, — oh ! si vous n’étiez pas impersonnels ! Si les termes abstraits, les creux exposants, dont nous voilons vos présences, n’étaient que de vaines syllabes humaines ! Et, dans la chaîne des contacts infinis, s’il était un point où l’Esprit de l’homme, affranchi de toute médiation, pouvait se trouver en un rapport avec votre essence et s’agréger votre énergie ! Pourquoi, pourquoi ne serait-ce donc pas ? Que serait un Infini tronqué de cette possibilité — si probable, si naturelle ?

Comme perdu en des pensées :

Au nom de quelle vérité l’Homme pourrait-il condamner une doctrine, si ce n’est au nom d’une