Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/171

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quise lui avait fait présent !), elle eût immédiatement fait feu sur la première tête malveillante qui eût paru.

Le couvert, la coupe et la vaisselle particulière de Fabriana étaient d’or, et Xoryl les essuyait avec attention, avec des linges très-fins, après les domestiques. Les deux cuisiniers étaient depuis de longues années dans le palais, et ils achetaient eux-mêmes avec le plus grand discernement ce qui était nécessaire. Aucun aide, excepté les jours de réception. Il n’y avait qu’un seul maître d’hôtel, vieillard fort tranquille et très-attaché au palais ; il avait servi le duc Fabriano, père de la marchesa, lequel était mort empoisonné, comme on le sait. Le vieillard avait la charge du sommelier, mort depuis peu de temps. Seul, avec l’un des nègres, il avait le droit de parler à Xoryl, et l’avertissait de tout ce qui venait de l’extérieur. Il dressait le matin et le soir une magnifique table incrustée de lames d’ivoire et de nacre, dans un vestibule du rez-de-chaussée des cours intérieures. Les cuisiniers lui apportaient, l’un après l’autre, ce qu’il fallait, et il avait ordre de ne jamais quitter le vestibule quand il avait commencé