Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/93

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avec étude et patience, par deux savants chapelains morts depuis un siècle. Ces deux savants avaient été attachés à l’un des ancêtres du duc Fabriano : celui-là s’était occupé toute sa vie de sciences occultes, de philologie, de cabale et de toxicologie. Il y avait dépensé des sommes fabuleuses et y avait fait, de concert avec les deux chapelains, de profondes et magnifiques découvertes. Les écrits ignorés de ces trois hommes, disposés et empilés avec une scrupuleuse méthode, remplissaient une grande case d’ébène à serrure d’or et à ressorts secrets. Quelques-uns des livres étaient annotés, en marge, par d’obscurs moines du moyen âge, et c’était, pour la plupart, de réflexions remarquables par leur précision érudite. Quinze à vingt mille volumes aux reliures antiques et riches se pressaient sur les rayons. Presque tous révélaient, de la part des trois penseurs, des connaissances étendues en médecine et en chimie. Toutes sortes de curiosités, de fossiles et d’objets équivoques, rapportés de voyages à travers de lointaines contrées et rangés ça et là, témoignaient du soin qu’ils déployaient dans leurs recherches scientifiques. Là