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90 ACTE TROISIEME Le quaker Eadie, tenant, en laisse, un énorme dogue Il était trop bien avec les autorités anglaises pour cela. Tom BURNETT, fumant En temporisant, on amasse fortune, après quoi l’on dis- tingue mieux ce que l’on peut faire. J’entends parler d’in- dépendance et de batailles : n’avons-nous vécu que pour croire aux grands mots ? Avancent-ils les affaires ? Soyons sérieux, enfin ! Soyons sérieux !... Premier Officier du fisc anglais, paraissant, debout, derrière lui, sur l’escabeau, et lui mettant devant les yeux un papier Pardon, monsieur Burnett. TOM BURNETT, surpris Qu’est-ce que vous voulez ? L’Officier C’est aujourd’hui la rentrée des arriérés. Je viens pour le droit du timbre. Vous devez aux contribution une vingtaine de livres ; une misère, monsieur ! et je n’ai que le temps de retourner à la ville pour l’encaisse. TOM BURNETT, tressaillant Vingt livres !... Vous ne voulez pas dire, je suppose, que je dois vingt livres à votre fisc ? L’Officier Si fait, monsieur Burnett, — moins quelques misérables farthings... Positivement, sir Tom. Le quaker Eadie Défie-toi, Burnett : on t’appelle Sir pour te faire payer. Crains Aminadab !