Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/52

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34 ACTE PREMIER Mary, tout bas — Ruth, une parole, je t’en supplie ! RUTH, à voix basse, à Mary Je ne suis plus la femme de lord Cecil. Mary entre vivement dans les appartements de droite, puis revient, l’instant d’après, tenant un petit sac de cuir et deux manteaux. VAUDREUIL, étonné et hésitant Cependant, Miss... Et vos familles ? RUTH Nous n’avons plus de familles. VAUDREUIL, regardant autour de lui Ce vieux manoir ? RUTH, s’enveloppant, à la hâte, dans le manteau de voyage que Mary vient de lui jeter sur les épaules Il n’est point le nôtre : nous ne le regretterons pas. Vaudreuil Et votre patrie ? RUTH La patrie, nous la pleurons ! C’est l’Irlande. VAUDREUIL, relevant la tête Ah ? — Eh bien, venez, alors ! (A part, avec une joie juvénile. Ma parole d’honneur, je crois que ce sont deux anges. MARY, très- vite et à voix basse, à Ruth Voici mes diamants, avec de l’or. Nous sommes prêtes. — C’est vrai, nous ne pouvons plus rester ici. Elle s’enveloppe à son tour dans son manteau.