Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/89

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i.K nouve ;au-monde 71 MOSCONE Une autre toi-même, Bob ?.. Tu n’es pas flatteur pour le beau sexe ! — Ah ! ça, dis donc ? (Montrant la maison :) Sais-tu qui habite là ? Bob, ingénument Non, Moscone. MOSCONE Miss Ruth Moore et ses amis. Bob, changeant de ton, brusquement Diable ! Si nous étions reconnus ? Décampons. Il y a là deux gaillards qui n’ont pas froid aux yeux. J’aime les morts grandioses, mais point ne veux périr obscure victime d’une escarmouche privée... Moscone, riant et le retenant Ah ! Ah ! Ah ! Rassure-toi, mécréant. Tu oublies que l’a- venture de York-Town s’est passée à la tombée de la nuit. — Nous avions sur les yeux les capuchons de nos manteaux et, depuis l’affaire, nos deux barbes ont poussé. D’ailleurs, une femme, dans un pareil instant, distingue assez peu de chose, mon fils ! Quant aux autres, pendant le combat... per- sonne n’y a vu que du feu... Bob, grommelant Du feu ? Soit ! Moi, je sais que je n’ai jamais bu autant d’eau que cette nuit-là ! (Se frottant la jambe.) Sans compter certaine goyave que j’ai recueillie dans la bagarre... — Je t’ai maudit, Moscone. MOSCONE, pirouettant Ah ! si nous devenons douillet comme une petite maî- tresse... BOB, plus bas, montrant la maison Est-ce qu’il y a quelque chose à faire ?