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champignon.

cône, ou bien celle des tas de cailloux que l’on voit sur les routes. De cette façon, il devient possible d’introduire ces meules toutes montées dans des caves ou des portions d’habitation où l’on n’aimerait pas à faire entrer du fumier en nature et à faire le travail du montage des couches.

Les meules ainsi établies, il convient d’attendre quelques jours avant d’y placer le blanc, pour voir si la fermentation n’y recommence pas d’une façon excessive. On peut, en général, juger approximativement au simple toucher s’il
Culture du champignon dans un baquet.
en est ainsi ; mais il est plus sûr d’employer un thermomètre. Tant que la température est supérieure à 30 degrés, la couche est trop chaude, et il faut, ou attendre qu’elle se tempère, ou mieux l’aérer en y pratiquant, au moyen d’un bâton, quelques ouvertures par où s’échappe la chaleur. Quand la température se maintient assez uniformément aux environs de 25 degrés, il est temps de placer le blanc sur la couche. On a quelquefois la chance de trouver dans les vieilles couches, ou au bord des tas de fumier, du blanc de champignon qui s’y est développé spontanément. On peut s’en servir pour garnir les couches, mais on obtient un succès plus prompt et plus assuré en employant le blanc desséché qu’on trouve dans le commerce en toutes saisons, et qui peut se garder d’une année à l’autre avec la plus grande facilité. Quelques jours avant d’introduire le blanc dans la couche,
Petite meule portative à deux pentes, découverte et en pleine production.
il est bon de l’exposer à l’influence d’une humidité tiède et modérée : c’est ce qu’on appelle le faire revenir. Quand on a observé cette précaution, la reprise est généralement plus prompte et plus certaine.

Pour garnir les meules, on opère de la manière suivante : On divise les morceaux ou galettes de blanc en fragments ayant à peu près l’épaisseur et la longueur de la main et seulement la moitié de sa largeur, et on les introduit sur les faces de la meule en les espaçant de 0m,15 à 0m,30 en tous sens. Sur les meules de 0m,50 à 0m,60 de haut, qui sont les plus ordinaires, on a l’habitude de placer deux rangs de ces fragments, qu’on appelle lardons ou mises, en ayant soin de placer les lardons du rang supérieur au-dessus de l’intervalle qui sépare ceux de l’autre rangée. Les lardons doivent être entrés dans la couche de toute leur longueur ; on les introduit avec la main droite, pendant que de la gauche on soulève et