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fraisier capron.


FRAISIER ÉTOILE
Fragaria collina Ehrh.


Synonymes : Breslinge, Craquelin, Fraisier vineux de Champagne.


Indigène.Vivace. — Ce fraisier ressemble, à première vue, par ses caractères de végétation, au Fr. commun et au Fr. des Alpes ; il se distingue cependant du premier par ses filets simples et non composés d’articles successifs, et du second en ce qu’il n’est pas remontant. Ses fruits sont plus arrondis et bien plus obtus que ceux du Fr. des bois ; ils sont aussi un peu plus gros et fréquemment atténués près du calice en une sorte de col rétréci ; leur couleur est beaucoup plus terne et moins luisante que celle des autres fraises, sauf les caprons, et, comme ceux-ci, ils ont souvent le côté de l’ombre à peine coloré. La chair en est assez ferme, beurrée, bien pleine et d’une saveur musquée très particulière. Les graines en sont relativement grosses : un gramme n’en contient que 1100 environ ; elles sont espacées à la surface du fruit et assez profondément enfoncées. En somme, ce fraisier ressemble au Fr. des bois par tous ses caractères, excepté par son fruit, qui se rapproche beaucoup plus de la fraise capron que de toute autre.

D’après les derniers travaux de M. J. Gay, le Fr. de Bargemont (Fr. Majaufea Duch.) ne serait qu’une forme du Fr. collina. Ces deux fraisiers, qui autrefois se rencontraient de temps en temps dans les jardins, sont à peu près inconnus aujourd’hui en dehors des collections botaniques.



FRAISIER CAPRON
Fragaria elatior Ehrh.


Noms étrangers : dan. Busk-Jordbeer, Spanske-J.


Indigène. — Vivace. — Plante stolonifère, à feuilles plissées, d’un vert foncé, terne, passablement velues ; fleurs le plus souvent dioïques par avortement. Fruits d’un rouge très foncé violacé ; graines noires, enfoncées, au nombre de 1200 environ dans un gramme. Sur certains pieds, les pistils se développent seuls, sur d’autres seulement les étamines ; de sorte que la fécondation ne peut se faire sûrement que si les deux formes se trouvent réunies à petite distance l’une de l’autre.

Culture. — Les caprons, comme la plupart des fraisiers, se multiplient principalement par les coulants ou filets qu’ils donnent en abondance. Toutes les races cultivées de ce fraisier, dérivant d’une plante indigène en France, sont parfaitement rustiques et d’une culture très facile ; néanmoins, depuis l’apparition et la vulgarisation des nombreuses races de grosses fraises ou fraises ananas aujourd’hui connues, les caprons ont beaucoup perdu de la faveur dont ils jouissaient autrefois ; la saveur particulière et extrêmement forte de leurs fruits déplait à beaucoup de personnes, et ils n’ont pas, comme la Fr. des quatre saisons, l’avantage de donner une seconde récolte à l’automne. Toute bonne terre saine leur convient, et les plantes peuvent être laissées plusieurs années au même endroit ; mais il est nécessaire, pour