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pois.

enfin les unes sont pourvues et les autres dénuées de membrane parcheminée à l’intérieur de la cosse. La couleur du grain est variable : tantôt il est verdâtre ou roux et de teinte uniforme, tantôt moucheté de rouge ou de brun sur un fond plus clair.

Comme pois fourragers, ce sont les formes les plus grandes, les plus vigoureuses et les plus ramifiées qui sont recherchées de préférence aux autres. On en cultive surtout trois variétés : le P. gris de printemps et le P. perdrix, qui se sèment après l’hiver ; et le P. gris d’hiver, qu’on peut semer dès l’automne. Il va de soi qu’on ne peut penser à soutenir au moyen de rames des pois fourragers. On leur fournit ordinairement un point d’appui en semant en même temps qu’eux du seigle ou des variétés d’avoine à forte tige, en choisissant, bien entendu, des variétés supportant l’hiver, quand le semis se fait à l’automne.

La durée germinative des pois à fleur violette est la même que celle des pois à fleur blanche, c’est-à-dire de trois ans au moins.


POIS GRIS DE PRINTEMPS.


Plante très vigoureuse, très ramifiée, à tiges longues et minces, d’un vert pâle, pouvant s’élever jusqu’à 2 mètres de hauteur, garnies de feuilles nombreuses, de grandeur médiocre, abondamment maculées de gris clair. Les fleurs, violettes à étendard gris violacé, sont toujours réunies par deux ; elles sont petites et deviennent verdâtres en se fanant. Les premières apparaissent vers le dix-huitième ou le vingtième nœud, juste au-dessus du point de départ des ramifications, qui sont au nombre de trois ou de quatre et parfois presque aussi hautes que la tige principale. Un seul pied, bien venu, peut porter jusqu’à soixante ou quatre-vingts cosses, qui sont petites et étroites et s’ouvrent souvent d’elles-mêmes à la maturité. Elles contiennent de cinq à sept grains un peu anguleux, rougeâtres ou légèrement bronzés. Les grains secs pèsent 790 grammes par litre, et 10 grammes en contiennent 70 en moyenne.

Nous en avons observé, en Auvergne, une sous-variété dont les fleurs sont assez souvent réunies par trois, mais qui ne présente, en dehors de cette particularité, aucun caractère remarquable.


POIS PERDRIX.


Noms étrangers : angl. Partridge pea, Maple P., Marlborough P.


Cette variété est complètement distincte du P. gris de printemps, bien qu’on l’emploie à peu près dans les mêmes conditions. La taille en est presque la même, mais les tiges sont beaucoup plus grosses et plus épaisses dans le P. perdrix ; le feuillage et surtout les stipules sont très amples et les nœuds sont plus espacés que dans le P. gris de printemps ; les tiges sont aussi moins ramifiées. Les fleurs, à ailes violet clair et à étendard gris bleu veiné de violet foncé, sont grandes et quelquefois, quoique rarement, solitaires. Elles commencent à paraître vers le quinzième ou le seizième nœud, sensiblement plus tôt, par conséquent, que dans le P. gris de printemps. Elles font place à des cosses plus longues et plus larges que celles de ce dernier pois et contenant des grains larges, aplatis, un peu carrés, abondamment mouchetés