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AVANT-PROPOS.

Le décret du 10 Germinal an III par lequel la Convention a créé l’École des Langues Orientales Vivantes stipule expressément que les Professeurs de cette École composeront en français la Grammaire des langues qu’ils enseigneront. Cette disposition était sans doute, dans la pensée des auteurs du décret, essentiellement transitoire ; elle devait forcément devenir caduque au bout d’un certain nombre d’années. Les premiers professeurs auraient en effet rédigé pour leurs élèves des livres élémentaires dont l’usage se serait naturellement continué sous leurs successeurs. À la réflexion cependant, on s’aperçoit qu’il n’a pu et qu’il ne peut en être ainsi et que tel livre excellent ou seulement suffisant devient bientôt médiocre et de peu d’utilité. Outre le plus ou moins de valeur technique des professeurs, si j’ose m’exprimer ainsi, il est indubitable que l’étude des langues a fait de grands progrès depuis un siècle et que chaque année voit s’en réaliser de nouveaux. De plus, chose plus importante encore, les méthodes d’enseignement ont changé du tout au tout depuis cinquante ou soixante ans.

En linguistique, et même en linguistique pratique, comme, hélas ! en philosophie, en politique et en tout ce qui concerne l’humanité, — car tout se tient, ou, comme disait Jacotot, tout est dans tout, — nous constatons la