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[contre-fort]
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exemples à nos lecteurs. Le contre-fort (8) épaule le mur des collatéraux de la nef de l’église de Saint-Étienne de Beauvais (XIIe siècle) ; il est, comme toute la maçonnerie de cet édifice, construit en petits matériaux, et les colonnettes supérieures paraissant supporter la corniche sont montées en assises se reliant à la bâtisse.


Le contre-fort (9), plus saillant que ceux de l’église de Saint-Étienne, appartient à l’ancienne collégiale de Saint-Évremont à Creil (XIIe siècle). On voit ici que l’architecte n’a eu d’autre idée, pour décorer ce pilier buttant, que de lui donner l’apparence d’un pilastre décoré de chapiteaux. Ne sachant trop comment amortir ce pilier, il l’a couvert d’un talus en pierre décoré d’écailles simulant des tuiles. Le parti de décorer les contre-forts par des colonnettes engagées aux angles et destinées à en dissimuler la sécheresse appartient, pendant les XIIe et XIIIe siècles, presque exclusivement aux bassins de l’Oise et de l’Aisne. Mais on s’aperçoit néanmoins que les architectes de cette contrée, déjà fort habiles, au XIIe siècle, dans la construction des voûtes, sont assez embarrassés de savoir comment faire concorder les retraites successives qu’ils doivent donner aux piliers buttants pour résister aux poussées