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[coupole]
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porte sur quatre arcs doubleaux ; de plus, la construction des huit tympans gauches au-dessus des arcs doubleaux et des trompes eût occasionné des difficultés d’appareil avec lesquelles les architectes du Rhin n’étaient pas familiers. En examinant cette dernière construction avec quelque soin, ne voyons-nous pas que le triangle ABC sous l’arc en gousset est un véritable pendentif par sa forme sinon par son appareil ? car les lits des assises sont horizontaux.

De tout ce qui précède, on peut conclure : que, dans l’architecture romane occidentale, à côté des traditions latines persistantes, on trouve presque partout une influence byzantine évidente par l’introduction de la coupole. Mais comment repousser une pareille influence dans le mode de construction, quand nous la voyons se manifester d’une manière si impérieuse dans la sculpture et la peinture pendant les XIe et XIIe siècles ?

Cependant, si les architectes de l’Auvergne, de l’ouest, du midi et des bords du Rhin, adaptaient, tant bien que mal, la coupole orientale à des édifices latins par leur plan (Saint-Front excepté), ceux qui appartenaient aux écoles du nord ne se laissèrent pas entraîner à suivre cette mode, au moins dans leurs constructions : car, pour l’ornementation, la statuaire et la peinture, ils cherchèrent au contraire à se rapprocher des types orientaux (voy. ornement, Sculpture, statuaire). Mais dans les arts, comme en toute chose de ce monde, il y a des transitions ; tel se soumet franchement à une influence étrangère, tel autre y résiste absolument, un troisième essaye de se servir de cette influence comme d’un moyen pour