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buent à donner de l’assiette à la traverse sur le montant. Là, comme toujours dans l’architecture de cette époque, la décoration est la conséquence de la construction, et cette décoration n’en est pas plus mauvaise. Nous avons dit cela bien des fois, et nous le répéterons encore, car il faut insister : si la vérité ne se montre ou ne parle qu’une fois, personne ne l’a vue ni entendue ; il faut qu’elle se répète ; quand les gens la traitent de radoteuse, alors c’est qu’ils ont entendu.

Pendant le XVe siècle, les pignons sont souvent terminés par des croix ; mais celles-ci perdent le caractère monumental qui convient à ces décorations placées à une grande hauteur, et elles se couvrent de détails comme les croix de cimetière ou de chemin, faites pour être vues de près.

Les pignons des églises de campagne, cependant, où l’on ne pouvait prodiguer la sculpture, étaient terminés par des croix de pierre comme dans les siècles précédents. Ces croix sont simples, habituellement portées par une colonne courte cylindrique, terminée par une bague formant chapiteau. Telle est la petite croix de l’église de Saint-Thomas (Charente-Inférieure) (7). Le profil rampant recouvrant le pignon ressaute pour lui faire un pied et donner de l’empattement à sa base.

On sait comme l’ordre de Cîteaux était opposé, dans les églises qu’il bâtissait pendant le XIIe siècle et au commencement du XIIIe, aux sculptures prodiguées dans les édifices de l’ordre de Cluny (voy. Architecture Monastique). Les tympans des portes des églises de l’ordre fondé par