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parfaite adhérence avec celui qui a servi à la pose et qu’il a fallu dégrader à une certaine profondeur pour rejointoyer.

On voit aussi, dans des édifices de la fin du XIe siècle des provinces méridionales voisines du Centre, comme l’église Saint-Sernin de Toulouse, par exemple, des joints saillants, mais à section convexe (3).


Ceux-ci, en n’arrêtant pas l’humidité qui coule le long des parements, sont moins sujets à se dégrader par l’effet de la gelée.

La durée des joints dépend beaucoup de la qualité de la pierre employée. Avec les calcaires poreux, avec les calcaires siliceux très-rugueux, on fait d’excellents joints ; il n’en peut-être de même avec le grès, qui jamais n’adhère parfaitement au mortier par suite de son aptitude particulière à absorber l’humidité. Alors les mortiers se dessèchent et se dégradent promptement. Aussi avons-nous observé, dans quelques monuments de l’Alsace, comme à la cathédrale de Strasbourg, par exemple[1], que les constructeurs (pour éviter, sur des plans inclinés ou des parements directement exposés à la pluie, la dégradation des joints de mortier, toujours pulvérulents, surtout près de la surface extérieure), avaient pratiqué, des deux côtés de ces joints, de petites saignées pour conduire les eaux sur les parements et préserver le mortier du lavage (4).

En principe, du moment qu’on ne peut poser les pierres absolument

  1. Face des contre-forts du transsept exposée au vent de pluie.