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une croûte d’autant plus résistante qu’elle est plus étendue, les sections étant égales ? C’est que la section D, présentant plus d’assiette, est moins sujette à subir une déviation, et, par suite, un surcroît de charge sur un point. De même, dans le tracé des arcs, la résistance à la pression étant exactement résolue par la section def (voy. en E), nous augmenterons, non pas tant cette force de résistance par les appendices ghi, que nous empêcherons la déviation des claveaux de l’arc, déviation qui, en portant un surcroît de pression sur un point, pourrait causer une rupture.

Nous avons fait assez ressortir ailleurs[1] comment les architectes de l’école laïque avaient adopté un principe de structure basé sur l’équilibre, et, par suite, comment ils avaient admis l’élasticité des bâtisses comme un moyen de stabilité. Admettant l’élasticité dans la structure, il fallait nécessairement en admettre les conséquences dans les détails ; c’est-à-dire, dans le tracé des arcs, un système d’étrésillonnements, de butées latérales. Les boudins des arcs n’ont pas d’autre fonction. Nous avons vu (fig. 19) comment, lorsque ces architectes se défiaient de la qualité des pierres, lorsqu’ils les trouvaient fières, les évidements étaient engraissés et même remplacés par des baguettes formant, par la multiplicité des noirs et des membres grêles, une opposition avec les boudins, afin de laisser à

  1. Voyez l’article Construction.