Page:Viollet le Duc - Ancien théâtre françois, t. 1, 1854.djvu/116

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92 FARCE.

C’est que, ce (vous) donniez cent escus,

Je ne fes refondroye jà plus.

Et aussi sçay bien qu’ilz diroyent

Que jamais n’y consentiroyent ;

Car ce seroit grande follye.

Passez vostre melencolye

Le plus doulcement que pourrez.

Prenez patience et souffrez,

Puisque n’avez voulu rien croyre,

Et tout cela considerez..

Ne pensez plus au temps passé,

Mats à celuy qui est advenir.

JENNETTE.

Las, que pourrons-nous devenir ;

Oncques n’eusmes douleur si grande.

PERNETTE.

Autant nous vauldroit estre mortes

Que de languir en tel(le) destresse.

JENNETTE.

Las nous ne serons plus maistresses.

Dea, bien je me ose vanter ;

Plus n’aurons joye ne lyesses,

Mais douleurs grand(e)s et vehementes.

LE FONDEUR.

Dea, ne soyez deplaisantes.

Les hommes ont telle puissanee

Que tous leur rendent obeissance ;

Gouverner doibvent par raison.

Allez chascun en voz mayson,

Et laissez en paix ces mestiers.,

Entre voz aultres mesnagiers

Maintenez-vous en voz esbatz

DES FEMMES. 93