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Géorgiques. Livre I.


Si vero seres
viciamque
vilemquefaselum,
nec aspernabere curam
lentis Pelusiacæ,
Bootescadens
mittet tibi signa
haud obscura.
Incipe,
et extende sementem
ad medias pruinas.

Idcirco Sol aureus
regit
per duodena astra mundi
orbem dimensum
partibus certis.
Quinque Zonæ
tenent coelum,
quarum una semper rubens
sole corusco,
et semper torrida ab igni ;
circum quam
dextra lævaque
extremæ trahuntur,
concretæ
glacie cærulea
atque atris imbribus ;
inter has mediamque,
duæ concessæ
munere divum
mortalibus ægris;
et via secta
per ambas,
qua ordo obliquus
signorum
se verteret.
Mundus,
ut consurgit arduus
ad Scythiam
arcesque Riphæas,
premitur devexus
in Austros Libyæ.
Hic vertex
semper sublimis nobis;
at Styx atra
videt illum sub pedibus,
Manesque profundi.


Mais si tu sèmes
et la vesce
et la vile faséole,
et que tu ne dédaignes pas le soin
de la lentille de-Péluse,
le Bouvier se-couchant
enverra (donnera) à toi des signes
non obscurs (visibles).
Commence,
et prolonge les semailles
jusqu’au milieu des gelées (de l’hiver).

C’est-pourquoi le Soleil d’-or
gouverne
au-moyen-de douze astres du ciel
Le cercle du ciel divisé
en parties certaines (distinctes).
Cinq Zones
occupentle ciel,
iont l’une est toujours rouge
par un soleil étincelant,
et toujours brûlante par le feu ;
autour de laquelle
à droite et à gauche
les zones extrêmes s’étendent,
durcies
par une glace couleur-d’azur (sombre)
et par de noires pluies;
entre celles-ci et celle du-milieu,
deux ont été accordées
par le bienfait des dieux
aux mortels malades (malheureux);
et une route a été coupée (faite)
par (entre) les deux,
par où la succession oblique
des signes du zodiaque
pût se tourner (se mouvoir).
Le ciel,
de même qu’il s’élève haut
du-côté-dela Scythie
et des hauteurs Riphéennes,
se-déprime penché
vers les Austers (le midi) de la Libye.
Ce sommet (le pôle du nord)
est toujours élevé (en vue) pour nous;
mais le Styx noir
voit celui-là (l’autre pôle) sous ses pieds,
et les Mânes profonds l’y voient.