Page:Virgile - Géorgiques, traduction Desportes, 1846, 1.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’énorme Dragon, serpentant à longs plis dans le ciel, ainsi qu’un fleuve immense, et embrassant en ses vastes détours les deux Ourses, qui craignent de toucher les flots de l’Océan. Vers le pôle opposé règnent, dit-on, un éternel silence et d’éternelles ténèbres que redouble encore l’ombre de la nuit. Peut-être aussi l’Aurore, en nous quittant, va-t-elle y porter le jour, et quand l’haleine enflammée des coursiers du soleil a commencé à souffler sur nous, là-bas peut-être Vesper au front vermeil rallume-t-il son flambeau.

Cette connaissance des astres nous apprend à lire dans un ciel douteux ; par elle nous savons dans quel temps on doit semer et récolter ; quand on peut fendre avec la rame le sein des mers trompeuses, armer et lancer les flottes ; quand est arrivé le moment d’abattre le sapin dans les forêts. Ce n’est donc pas en vain que nous observons le lever et le coucher des astres, et le cours de l’année, que se partagent les quatre saisons, égales en durée et diverses de température.

S’il survient des pluies froides qui retiennent le laboureur dans sa maison, il peut s’occuper à loisir de divers ouvrages qu’il serait bientôt obligé de faire à la hâte dans une saison plus douce : qu’il