Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/198

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De vos sages conseils qui tout bas nous secondent !
Soyez bénie, Essence immanente aux pécheurs,
Dans votre voix intime et pleine de fraîcheur !
Vous avez fait entendre à mon esprit en proie
Aux doutes nonchalants, la clameur qui foudroie,
Mais qui m’a redressé, soudain, transfiguré.
Soyez béni dans vos desseins, Souffle inspiré,
Qui retournez les cœurs, qui déliez les lèvres,
Qui remplissez d’émoi, d’enthousiasme, de fièvre,
La poitrine débile et les organes morts !
Soyez béni, grand Devenir, ô pain des forts !
Soyez béni, saint Idéal, douleur pressante !
À jamais en l’accord des voix retentissantes.


« Puis j’ai jeûné, puis j’ai prié, puis j’ai souffert,
J’ai plongé mes regards dans mon être entr’ouvert,
Tout frissonnant d’amour en sa chair asservie.
J’ai contemplé mon âme et j’ai compris la vie.
J’ai compris le silence, et que tout était faux.
Hors le jour qui jaillit par delà les tombeaux,
Rayon illucescent et splendeur hostiale
Des firmaments de la Sagesse initiale ;
Hors le feu réversible issu de Jéhovah ;
Hors la source d’eau vive où l’Être s’abreuva,