Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je la suivis, par crainte de la solitude, plus odieuse encore que la présence de cette compagne détestée.

Arrivés au sommet, nous haletâmes…

Du Nord au Sud, l’horizon n’était qu’un brasier…

Le feu dans la prairie !

Un vent de flamme, qui arrive sur vous avec la vélocité du semoun et du sirocco, qui balaie en un clin d’œil le désert d’herbes sèches. Et rien sur son passage qui puisse l’arrêter !

Je grelottais, comme un malade qui meurt de la fièvre… Polly, elle, n’avait point peur.

J’oubliai un peu mon angoisse, dans la rage de ne pas la voir claquer des dents. Sa terreur aurait presque rasséréné mon propre effroi. Mais elle est brave, beaucoup plus brave que je ne le suis. Elle ne pâlissait point, parce que rien au monde, ni la mort, ni la trompette du Jugement dernier, ne la ferait pâlir… Elle est,