Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/37

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d’ailleurs, de complexion rougeaude. Moi, j’étais plus jaune qu’une guinée.

Nous retournâmes en toute hâte vers notre camp improvisé, où nous avions laissé paître nos mules, qu’une crainte rendait ombrageuses.

La brise du soir poussait vers nous l’ouragan de flammes.

Je ne crains pas la mort, mais la douleur m’épouvante. La perspective d’être rôti vivant me tenaillait de façon suraiguë. Polly elle-même avait l’air grave, quoique ses nerfs soient plus robustes que des tendons de bœuf.

… Rôtis vivants dans la prairie !…

Le feu s’avançait, comme un immense éclair. Je m’étonnai de la rapidité de sa course. Encore quelques minutes, et nous serions calcinés tous les deux. Encore quelques minutes, et…

… C’était beau quand même, cette trombe de flammes. C’était plus beau que le soleil. Jamais je n’ai vu quelque chose d’aussi magni-