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UNE FEMME M’APPARUT…

lir. C’était une amie de San Giovanni, Dagmar, une petite poétesse que j’avais admirée jadis pour son coloris délicat de vieux Saxe. Ses courts cheveux bouclés l’auréolaient d’une grâce enfantine. Ses yeux, d’un bleu puéril, s’ouvraient largement, comme extasiés d’un conte de fées. Elle semblait l’incarnation juvénile de mai.

« Comme vous êtes sombre, par ce beau soleil ! » sourit-elle de ses lèvres claires.

« La joie des autres attriste mon égoïsme, Dagmar. »

Elle me considéra, avec une compassion étonnée.

« Et Vally ? Vous étiez, il y a un an, son chien de garde, soit dit sans vous blesser.

— Oh ! ne craignez rien. J’ai toujours eu le culte de l’absurde. Je n’ai point oublié Vally : c’est Vally qui a perdu le souvenir de ma modeste existence.

— Vous avez dû beaucoup souffrir. Vous n’avez plus le même visage. Sans rides et sans cheveux blancs, vous donnez une impression