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UNE FEMME M’APPARUT…

années. En se baignant nue sur sa terrasse, Bethsabée fit naître le désir du meurtre dans l’âme de David, qui, pour l’élever jusqu’à son trône, fit tuer l’époux importun. Je vous rappelle ces idylles orientales, petite Dagmar, sachant que vous aimez les contes. »

Elle sourit de son joli sourire d’enfant perverse.

« Petite âme d’opale, vous avez dû écouter ingénument d’innombrables aveux, — des aveux murmurés par des soirs glorieux comme celui-ci, chuchotés, vers le crépuscule, ou sanglotés dans les ténèbres.

— J’ai eu beaucoup d’amoureux, oui.

— Et des amoureuses aussi, petite princesse. Car je vous ai entendue chanter :

For I would dance to make you’smile, and sing
Of those who with some sweet mad sin have played…
And how Love walks with delicate feet afraid
’Twixt maid and maid...

Vous avez dû cueillir cette chanson sur les lèvres passionnées d’une amie…