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UNE FEMME M’APPARUT…

vanni. « Cette correspondance de damné révélait un déplorable esprit protestant, mais elle abondait en détails bizarres sur les mœurs et coutumes infernales. L’âme est punie là-bas par le besoin tardif d’expier ses péchés terrestres… Les égoïstes errent à travers les crépuscules, dans une soif douloureuse d’aimer et de se dévouer. Ils balbutient au néant d’inutiles paroles de tendresse. Ils ouvrent les bras en de vains élans d’amour. Et les ombres à qui ils prodiguent les offres obséquieuses et les caresses ferventes, les repoussent excédées. Les hypocrites sont forcés de sangloter leurs anciens mensonges, malgré les protestations de leur âme altérée de franchise. Le supplice des vaniteux est plus terrible encore. Ils sont condamnés à voir ce que les autres pensent d’eux et à entendre tout ce qui s’est dit sur leur compte pendant leur existence terrestre. »

Nous frissonnâmes d’horreur simulée.

« Quel est le châtiment des luxurieux ? » demandai-je avec intérêt.

« Ils sont contraints à l’acte de désir, » ré-