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CHAPITRE XXII.

sition du sens physique au moral, des génies, des anges de science, de bienfaisance, de pureté et de vertu : et de ce que les constellations d’hiver se liaient aux longues nuits, aux brumes polaires, elles furent des génies de ténèbres, de destruction, de mort, et, par transition, des anges d’ignorance, de méchanceté, de péché et de vice. Par une telle disposition, le ciel se trouva partagé en deux domaines, en deux factions : et déjà l’analogie des idées humaines ouvrait une vaste carrière aux écarts de l’imagination ; mais une circonstance particulière détermina, si même elle n’occasiona, la méprise et l’illusion. (Suivez la planche III.)

« Dans la projection de la sphère céleste que traçaient les prêtres astronomes, le zodiaque et les constellations, disposés circulairement, présentaient leurs moitiés en opposition diamétrale ; l’hémisphère d’hiver, antipode à celui d’été, lui était adverse, contraire, opposé. Par la métaphore perpétuelle, ces mots passèrent au sens moral ; et les anges, les génies adverses devinrent des révoltés, des ennemis. Dès lors, toute l’histoire astronomique des constellations se changea en histoire politique ; le ciel fut un État humain où tout se passa ainsi que sur la terre. Or, comme les États, la plupart despotiques, avaient leur monarque, et que déjà le soleil en était un apparent des cieux, l’hémisphère d’été, empire de lumière, et ses con-