Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/185

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e malheur en sont le résultat, par la même nécessité qui fait que les choses pesantes descendent, que les légères s’élèvent, et par une fatalité de causes et d’effets dont la chaîne remonte depuis le dernier atôme, jusqu’aux astres les plus élevés ". à ces mots, une foule de théologiens de toute secte s’écria que cette doctrine était un pur matérialisme ; que ceux qui la professaient étaient des impies, des athées, ennemis de Dieu et des hommes, qu’il fallait exterminer. —" eh bien ! Répondirent les chamans, supposons que nous soyons en erreur ; cela peut


être ; car le premier attribut de l’esprit humain est d’être sujet à l’illusion ; mais de quel droit ôterez-vous à des hommes comme vous, la vie que le ciel leur a donnée ? Si ce ciel nous tient pour coupables, nous a en horreur, pourquoi nous distribue-t-il les mêmes biens qu’à vous ? Et s’il nous traite avec tolérance, quel droit avez-vous d’être moins indulgens ? Hommes pieux, qui parlez de Dieu avec tant de certitude et de confiance, veuillez nous dire ce qu’il est ; faites-nous comprendre ce que sont ces êtres abstraits et métaphysiques que vous appelez Dieu et ame, substances sans matière, existence sans corps, vies sans organes ni sensations. Si vous connaissez ces êtres par vos sens ou par leur réflexion, rendez-nous-les de même perceptibles : que si vous n’en parlez que sur témoignage et par tradition, montrez-nous un