Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/228

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rond, figurant les cieux où ils plaçaient le premier mobile, et par cette raison de couleur d’azur, parsemé de taches d’or (les étoiles), dévorant sa queue, c’est-à-dire, rentrant en lui-même et se repliant éternellement comme les révolutions des sphères : tantôt par celui d’un homme, ayant les pieds liés et joints, pour signifier l’existence immuable, enveloppé d’un


manteau de toutes les couleurs, comme le spectacle de la nature, et portant sur la tête une sphère d’or, emblème de la sphère des étoiles : ou par celui d’un autre homme quelquefois assis sur la fleur du lotos portée sur l’abyme des eaux, quelquefois couché sur une pile de douze carreaux, figurant les douze signes célestes. Et voilà, indiens, japonais, siamois, tibetans, chinois, la théologie qui, fondée par les égyptiens, s’est transmise et gardée chez vous dans les tableaux que vous tracez de Brama, de Beddou, de Sommonacodom, d’Omito : voilà même, hébreux et chrétiens, l’opinion dont vous avez conservé une parcelle dans votre dieu, souffle porté sur les eaux, par une allusion au vent qui, à l’origine du monde, c’est-à-dire au depart des sphères du signe du cancer, annonçait l’inondation du Nil, et semblait préparer la création.