Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/246

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« Enfin ces traditions, citant jusqu’à ses noms astrologiques et mystérieux, disaient qu’il s’appelait tantôt Chris (82), c’est-à-dire le conservateur ; et voilà ce dont vous, Indiens, avez fait votre dieu Chris-en ou Chris-na ; et vous, chrétiens, Grecs et Occidentaux, votre Chris-los, fils de Marie : et tantôt, qu’il s’appelait Yês, parla réunion de trois lettres, lesquelles, en valeur numérale, formaient le nombre 608, l’une des périodes solaii’es (83) ; et voilà, ô Européens ! le nom qui, avec la finale latine, est devenu votre lé-sus ou Jésus, nom ancien et cabalistique attribué au jeune Bacchus, fils clandestin ( nocturne) de la vierge Minerve, lequel, dans toute l’histoire de sa vie et même de sa mort, retrace l’histoire du dieu des chrétiens, c’est-à-dire de l’astre du jour, dont ils sont tous les deux l’emblème, n A ces mots, un grand murmure s’éleva de la part des groupes chrétiens ; mais les musulmans, les lamas, les Indiens les rappelèrent à l’ordre ; et l’orateur achevant son discours : « Vous savez maintenant, dit-il, comment le reste de ce système se composa dans le chaos et l’anarchie des trois premiers siècles ; comment une foule d’opinions bizarres partagèrent les esprits, et les partagèrent avec un enthousiasme et une opiniâtreté’réciproques, parce que, fondées également sur des traditions anciennes, elles étaient également sacrées. Vous savez comment, après trois cents ans, le gouvernement, s’étant associé à l’une de ces sectes, en fit la religion orthodoxe,