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LOUIS II.

mands, et renonça à la religion chrétienne ; il finit par être pris et enfermé dans un couvent où il mourut.

866. C’est principalement à cette année qu’on peut fixer le schisme qui dure encore entre les Églises grecque et romaine. La Germanie ni la France n’y prirent aucun intérêt. Les peuples étaient trop malheureux pour s’occuper de ces disputes qui sont si intéressantes dans le loisir de la paix.

Charles, roi d’Arles, meurt sans enfants. L’empereur Louis et Lothaire partagent ses États.

C’est la destinée de la maison de Charlemagne que les enfants s’arment contre leurs pères. Louis le Germanique avait deux enfants, Louis, le plus jeune, mécontent de son apanage, veut le détrôner : sa révolte n’aboutit qu’à demander grâce.

867-868. Louis, roi de Germanie, bat les Moraves et les Bohêmes par les mains de ses enfants. Ce ne sont pas là des victoires qui augmentent un État, et qui le fassent fleurir. Ce n’était que repousser des sauvages dans leurs montagnes et dans leurs forêts.

869. L’excommunié roi de Lorraine va voir le nouveau pape Adrien à Rome, dîne avec lui, lui promet de ne plus vivre avec sa maîtresse ; il meurt à Plaisance à son retour.

Charles le Chauve s’empare de la Lorraine, et même de l’Alsace, au mépris des droits d’un bâtard de Lothaire, à qui son père l’avait donnée. Louis le Germanique avait pris l’Alsace à Lothaire, mais il la rendit ; Charles le Chauve la prit, et ne la rendit point.

870. Louis de Germanie veut avoir la Lorraine, Louis d’Italie, empereur, veut l’avoir aussi, et met le pape Adrien dans ses intérêts. On n’a égard ni à l’empereur ni au pape. Louis de Germanie et Charles le Chauve partagent tous les États compris sous le nom de Lorraine en deux parts égales. L’Occident est pour le roi de France, l’Orient pour le roi de Germanie. Le pape Adrien menace d’excommunication. On commençait déjà à se servir de ces armes, mais elles furent méprisées. L’empereur d’Italie n’était pas assez puissant pour les rendre terribles.

871. Cet empereur d’Italie pouvait à peine prévaloir contre un duc de Bénévent, qui, étant à la fois vassal des empires d’Orient et d’Occident, ne l’était en effet ni de l’un ni de l’autre, et tenait entre eux la balance égale.

L’empereur Louis se hasarde d’aller à Bénévent, et le duc le fait mettre en prison. C’est précisément l’aventure de Louis XI avec le duc de Bourgogne.

872-873. Le pape Jean VIII, successeur d’Adrien II, voyant la