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vicaire. Leur droit, qui est sans doute droit divin, est d’être égaux aux rois et supérieurs aux princes[1], et d’avoir surtout d’immenses richesses. Ils méritent bien tout cela, vu la grande utilité dont ils sont au monde.

Ces deux gentilshommes, en dînant avec nous, proposèrent de nous mener passer quelques jours à leurs maisons de campagne : car c’est à qui nous aura. Après s’être disputé la préférence le plus plaisamment du monde, Faquinetti s’est emparé de la belle Adaté, et j’ai été le partage de Sacripante, à condition qu’ils changeraient le lendemain, et que le troisième jour nous nous rassemblerions tous quatre. Déra était du voyage. Je ne sais comment te conter ce qui nous est arrivé ; je vais pourtant essayer de m’en tirer.


Ici finit le manuscrit des lettres d’Amabed. On a cherché dans toutes les bibliothèques de Maduré et de Bénarès la suite de ces lettres ; il est sûr qu’elle n’existe pas.

Ainsi, supposé que quelque malheureux faussaire imprime jamais le reste des aventures des deux jeunes Indiens, nouvelles Lettres d’Amabed, nouvelles Lettres de Charme des yeux, Réponses du grand brame Shastasid, le lecteur peut être sûr qu’on le trompe et qu’on l’ennuie, comme il est arrivé cent fois en cas pareil.

FIN DES LETTRES D’AMABED.
  1. Voyez le vers cité, tome XV, page 445. Guy-Patin, dans sa lettre du 7 juin 1650, définit ainsi le cardinal : Est animal rubrum, callidum et rapax, capax et vorax omnium beneficiorum.