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156 REMAUQUKS

XLIV. — Tout souverain (jui se fait le protecteur d'une secte ou d'une faction religieuse se fait communément le tyran des autres sectes, et devient lui-même le perturbateur le plus cruel du repos de ses États.

Vrai.

XLV. — On y voit (chez les nations les plus soumises à la religion) des tyrans orgueilleux, des ministres oppresseurs, des courtisans perfides, des concussionnaires sans nombre.

Vrai.

XLVI. — Tel homme qui croit très-fermement que Dieu voit tout, sait tout, est présent partout, se permettra, quand il est seul, des actions que jamais il ne ferait en la présence du dernier des mortels.

A' rai.

XLVII. — On verra presque partout les hommes gouvernés par des tyrans qui ne se servent de la religion que pour abrutir davantage les esclaves qu'ils accablent sous le poids de leurs vices, ou qu'ils sacrifient sans pitié à leurs fatales extravagances.

Vrai.

XLYIII. — Ce fut toujours aux dépens des nations que la paix fut conclue entre les rois et les prêtres; mais ceux-ci conservèrent leurs prétentions, nonobstant tous les traités.

Vrai.

XLIX. — Que ces lois contiennent également et le puissant et le faible, et les grands et les petits^ et le souverain et les sujets.

Le grelot est au cou du chat.

L. — Le christianisme, rampant d'abord, ne s'est insinué chez les nations sauvages et libres de l'Europe qu'en faisant entrevoir à leurs chefs que ses principes religieux favorisaient le despotisme, et mettaient un pouvoir absolu dans leurs mains.

Vrai,

LL — Si les ministres de l'Église ont souvent permis aux peuples de se révolter pour la cause du ciel, jamais ils ne leur permirent de se révolter pour des maux très-réels ou des violences connues.

Trop vrai.

LU. — Le ciel n'est ni cruel, ni favorable aux vœux des peuples : ce sont leurs chefs orgueilleux qui ont prescjue toujours un cœur d'airain.

Trop vrai.

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