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ACTE II, SCÈNK Vil. 293

clicra pas qiio Curiacc ne coiiiljatto le frère de sa maîtresse, et qu'Horace ne combatte l'époux promis à sa sœur. De plus, Camille est un personnage nécessaire, et Sabine ne l'est pas : c'est sur Camille que roule l'intrigue. Épousera-t-elle son amant? ne l'épousera-t-elle pas? Ce sont les personnages dont le sort peut changer, et dont les passions doivent être heureuses ou malheu- reuses, qui sont l'àme de la tragédie. Sabine n'est introduite dans la pièce que pour se plaindre.

\'ers 30. Vous feriez peu pour lui si vous vous étiez moins.

Ce peu et ce moins font un mauvais effet, et vous vous étiez moins est prosaïque et familier.

Vers 39. Quoi! me réserv'ez-vous à voir une victoire

OiJ, pour haut appareil d'une pompeuse gloire, etc.

Ces vers échappent quelquefois au génie dans le feu de la composition. Ils ne disent rien ; mais ils accompagnent des vers qui disent beaucoup.

Vers 59. Que t'ai-je fait, Sabine, et quelle est mon offense?

Il y avait auparavant -.

Femme, que t'ai-je fait, et quelle est mon offense ?

La naïveté qui régnait encore en ce temps-là dans les] écrits permettait ce mot. La rudesse romaine y paraît même tout entière.

Vers 6-j. Tu me viens de réduire en un étrange point.

Notre malheureuse rime arrache quelquefois de ces mauvais vers ; ils passent à la faveur des bons ; mais ils feraient tomber un ouvrage médiocre dans lequel ils seraient en grand nombre.

SCÈNE VU.

Vers 1. Qu'est-ce ci, mes enfants? écoutez-vous vos flammes..

Qu'est-ce ci ne se dit plus aujourd'hui que dans le discours familier.

Vers 2. El perdez-vous encor le temps avec des femmes?

Avec des femmes serait comique en toute autre occasion ; mais je ne sais si cette expression commune ne va pas ici jusqu'à la noblesse, tant elle peint bien le vieil Horace.

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