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22 DERNIÈRES REMARQUES

ont un instinct : celui do rémiilnlion, celui do la pilié, celui do mettre, dès qu'ils le peuvent, les mains devant leur visaj^e quand il est en danger, celui de reculer pour mieux sauter dès qu'ils sautent, V.

LXIV. — L'affection ou la liainc change la justice'. En effet, combien un avocat, bien payé par avance, trouve-t-ii plus juste la cause (|u'il plaide! P.

Je compterais plus sur le zèle d'un homme espérant une grande récompense que sur celui d'un homme l'ayant reçue. V.

LXV. — Je blâme également et ceux qui prennent le parti de louer l'homme, et ceux qui le prennent de le blâmer, et ceux qui le prennent de le divertir; et je ne puis approuver que ceux qui cherchent en gémissant. P.

Hélas! si vous aviez soufTert le divertissement, vous auriez vécu davantage. V.

LXVI. — Les sloïques disent: Rentrez au dedans de vous-même, et c'est là où vous trouverez votre repos; et cela n'est pas vrai. Les autres disent : Sortez dehors, et cherchez le bonheur en vous divertissant; et cela n'est pas vrai. Les maladies viennent; le bonheur n'est ni dans nous ni hors de nous : il est en Dieu et en nous. P.

En vous divertissant vous aurez du plaisir; et cela est très- vrai. Nous avons des maladies; Dieu a mis la petite vérole et les vapeurs au monde. Hélas encore! hélas! Pascal, on voit bien que vous êtes malade. V.

LXVIL — Les principales raisons des pyrrhoniens sont que nous n'avons aucune certitude de la vérité des principes, hors la foi et la révélation, sinon en ce que nous les sentons naturellement en nous. P.

Les pyrrhoniens absolus ne méritaient pas que Pascal parlât deux. V.

LXVIII. — Or ce sentiment naturel n'est pas une preuve convaincante de leur vérité, puisque n'y ayant point de certitude hors la foi, si l'homme est créé par un Dieu bon ou par un démon méchant, s'il a été de tout temps, ou s'il s'est fait par hasard-, il est en doute si ces principes nous sont donnés, ou véritables, ou faux, ou incertains, selon notre origine. I^.

La foi est une grùce surnaturelle. C'est combattre et vaincre la raison que Dieu nous a donnée; c'est croire fermement et

1. De facn.

2. Au lieu de : S'il a élé ih tout temps, ou s'il s'est fait par liasard. lire : Ou à l'aventure.

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