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160 REMARQUES SUR ŒDIPE.

tragédies, dans lesquelles on \<>il presque toujours des femmes parler arrogamment à ceuj donl elles dépendent, et traiter les empereurs, les rois, les vainqueurs, comme des domestiques donl on serait mécontent.

Cette longue scène ne finit que par un petit souvenir du sujet de la pièce; mais il faut aller voir ce qu'a fait Tirèsie. Ce n'est donc (juc par occasion qu'on dit un mot de la seule chose dont on aurait dû parler.

Vers I"). Pour la reine, il est vrai qu'en cette qualité Le sang peut lui devoir quelque civilité.

Cette princesse est un peu malapprise.

Vers 40. Et quel crime a commis cette reconnoissance, Oui, par un sentiment et juste et relevé, L'a consacré lui-même à qui l'a conservé ?

La reconnaissance qui n'a point commis de crime, et qui, par un sentiment et juste et relevé, a consacré le peuple lui-même à qui a conservé le peuple !

Vers 49. Si vous aviez du sphinx vu le sanglant ravage... — Je puis dire, seigneur, que j'ai vu davantage ; J'ai vu ce peuple ingrat, que l'énigme surprit. Vous payer assez bien d'avoir eu de l'esprit.

Elle a vu plus que la mort de tout un peuple : elle a vu un homme élu roi pour avoir eu de l'esprit !

Vers 64. Le peuple est trop heureux quand il meurt pour ses rois.

Trop heureux! Ah ! madame, la maxime est un peu violente. II paraît à votre humeur que le peuple a très-bien fait de ne vous pas choisir pour reine.

Vers 83. Puisse de plus de maux m'accabler leur colère Qu'Apollon n'en prédit jadis pour votre frère!

Quoique cette imprécation soit peu naturelle et amenée de trop loin, cependant elle fait effet, elle est tragique ; elle ramène du moins pour un moment au sujet de la pièce, et montre qu'il ne fallait jamais le perdre de vue.

Vers 100. Qui ne craint point la mort ne craint point les tyrans.

Le mot de tyran est ici très-mal place: car si -Œdipe ne mérite pas ce titre, Dircé n'est qu'une impertinente; et s'il le mérite, plus de compassion pour ses malheurs. La pitié et la crainte, les

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