Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/25

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ACTE I, SCÈNE III. ! ,

Versdern. Dis, si tu veux encor, que ion cœur la souhaite.

11 me semble que cette scène serait bien plus vraisemblable, bien plus tragique, si l'auteur y avait mis plus de décence et plus de gradation. Un mot échappé à une princesse qui est dans la situation de Pulchérie fait cent fois plus d'effet qu'une déclama- tion continuelle et un torrent d'injures répétées.

SCÈNE III.

J'ai cru qu'il serait utile pour le lecteur d'ajouter, dans cette scène et dans les suivantes, aux noms des personnages, les noms sous lesquels ils paraissent, et d'indiquer encore s'ils se con- naissent eux-mêmes, ou s'ils ne se connaissent pas, pour lever toute équivoque, et pour mettre le lecteur plus aisément au fait : c'est une triste nécessité l .

Vers I. Approche, Martian, que je te le répète.

On doit répéter le moins qu'on peut. Mais si Pulchérie, que Phocas nomme ingrate furie, conspire la perte du père et du fds, il est bien étrange que le père s'opiniàtre à vouloir que son fils épouse cette furie.

Vers 40. Étant ce que je suis, je me dois quelque effort Pour vous dire, seigneur...

Le sens de la pbrase est je dois vous dire, quoi qu'il m'en coûte: mais il ne doit pas faire effort pour dire. Ce n'est pas sur cet effort qu'il se fait, que son devoir tombe. D'ailleurs il ne fait point d'eifort, puisqu'il n'aime point Pulchérie, puisqu'il croit même être son frère; et puis comment se doit-on un effort?

Vers il Que c'est vous faire tort...

est trop du style de la comédie.

Vers 18. Eh bien ! elle mourra ; tu n'en as pas besoin.

Ce mot semble condamner toute la scène précédente. Pbocas avoue qu'il n'avait nul besoin de marier Pulchérie à son fils; il semble, au contraire, qu'il devait avoir un besoin très-pressant de ce mariage pour former un nœud intéressant.

��1. Et c'est une singulière idée. Pour en voir l'application, il faut recourir a l'édition commentée de 1704. (G. A.)

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