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ACTE III, SCÈNE II. 257

Vers G8. Il faut qu'on dépit d'elle clic s'offre à demi.

Voyez-vous comme Othon sauroit en cor se taire, Si je ne l'avois fait enhardir par mon frère?

L'intrigue n'est pas ici plus intéressante et plus tragique qu'au- paravant. Cette confidente qui apprend à sa maîtresse qu'elle \;i être femme de Pison, et que son amant Othon sera sacrifié, pour- rait émouvoir le spectateur si le péril d'Othon était bien certain. Mais qui a dit à cette confidente qu'un jour Pison, étant César, se déferait d'Othon? Premièrement, Camille devrait apprendre son mariage de la bouche de l'empereur, et non de celle d'une confi- dente; et ce serait du moins une espèce de situation, une petite surprise, quelque chose de ressemblant à un coup de théâtre, si Camille, espérant d'obtenir Othon de l'empereur, recevait inopi- nément de la bouche de l'empereur l'ordre d'en épouser un autre.

Secondement, de longs discours d'une suivante, qui dit que les princesses doivent faire les avances, jetteraient du froid sur le rôle de Phèdre, et sur les tragédies d' Andromaque et d'Iphigènie.

Troisièmement, s'il y a quelque chose d'aussi comique et d'aussi insipide qu'une suivante qui dit : c'est la gêne ou réduit celles de votre sorte. Si je n'avais fait enhardi)- votre amant, il ne vous aurait pas parlé, etc., c'est une princesse qui répond : Tu le crois donc, qu'il m'aime? Le lecteur sent assez qu'un devoir qui passe du côte de l'amour... se faire en la cour un accès pour an plus digne amour, en un mot tout ce dialogue n'est pas ce qu'on doit attendre dans une tragédie.

SCÈNE II.

Vers \ L'empereur vient ici vous trouver

Pour vous dire son choix, et le faire approuver, etc.

On ne voit jamais dans cette pièce qu'une fille à marier. Il n'est pas contre la convenance que Galba tâche d'ennoblir la pe- titesse de cette intrigue par un discours politique ; mais il est contre toute bienséance, tranchons le mot, il est intolérable que Camille dise à l'empereur qu'il serait bon que son mari eut rpiclque chose de propre à donner de l'amour. Galba dit à sa nièce que ce raisonnement est fort délicat l .

1. C'est dans la scène in qu'on lit, vers 75 et suivants :

Et puisque ce grand choix doit me faire un époux, Il seroit bon qu'il eût quelque chose de doux... Et qu'il fût aussi propre à donner de l'amour... — Ce long raisonnement, dans sa délicatesse, A vos tendres respects mêle beaucoup d'adresse.

32. — COMM. SUR CORNBILLE. II. 17

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