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ACTE III, SCÈNE IV. ;:7

Tyron de l'Irlandais suivi, il en voulait au trône, et qu'il l'aurait ravi. On ne sait jamais à quoi s'en tenir dans cette pièce ; ni la con- spiration du comte d'Essex, ni les sentiments d'Elisabeth ne sont jamais assez éclaircis.

Vers 74. .Mais, madame, on se sert de lettres contrefaites.

Il est bien étrange que Salsbury dise qu'on a contrefait l'écri- ture du comte d'Essex, et que la reine ne songe pas à examiner une chose si importante. Elle doit assurément s'en éclaircir, et comme amante, et comme reine. Elle ne répond pas seulement à cette ouverture qu'elle devait saisir, et qui demandait l'examen le plus prompt et le plus exact ; elle répète encore en d'autres mots que le comte est trop fier.

��SCENE IV.

Vers 14. Le lâche impunément aura su me braver.

Elisabeth devait dire à sa confidente, la duchesse prétendue d'irton : Savez-vous ce que le comte de Salsbury vient de m'ap- prendre? Essex n'est point coupable. Il assure que les lettres qu'on lui impute sont contrefaites. Il a récusé les faux témoins que Cécile aposte contre lui. Je dois justice au moindre de mes sujets, encore plus à un homme que j'aime. Mon devoir, mes sentiments, me forcent à chercher tous les moyens possibles de constater son innocence. Au lieu de parler d'une manière si naturelle et si juste, elle appelle Essex lâche. Ce mot lâche n'est pas compatible avec braver; elle ne dit rien de ce qu'elle doit dire.

Vers 20. La prison vous pourroit... — Non, je veux qu'il fléchisse; 11 y va de ma gloire, il faut qu'il cède...

Elisabeth s'obstine toujours à cette seule idée qui ne parai! guère convenable : car, lorsqu'il s'agit de la vie de ce qu'on aime, on sent bien d'autres alarmes. Voici ce qui a probablement engagé Thomas Corneille à faire le fondement de sa pièce de cette persévérance de la reine à vouloir que le comte d'Essex s'humilie. Elle lui avait ôté précédemment toutes ses charges après sa mauvaise conduite en Irlande. Elle avait même poussé l'emportement honteux de la colère jusqu'à lui donner un soufflet. Le comte s'était retiré à la campagne ; il avait demandé

32. — Comji. sir, Corneille. II. 22

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