Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/579

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SUPPLÉMENT AVX OEUVRES EN PROSE.

Arlequin en plaidant: « Vous me 'lirez que nia partie i ivrogne, d'accord; un fourbe, j'en convions; un homme attaqué de maladies houleuses, cela est vrai. — Mais que dites-vous là? — Laissez, laissez, laissez; ce sont des fleurs de rhétorique.»)

« Les Odes d'Horace ne sont-elles pas admirables, dil arle- quin? Eh bien ! c'est moi qui les ai faites. — Mais il y a deux mille ans que cela est fait? — Eh bien ! elles n'en sont pas moins bonnes. » Manière de raisonner de la plupart des hommes.

Un homme légua cent écus pour faire dire des messes, « et en cas que la messe vienne à ne rien valoir, je les laisse à ['hô- pital ».

Le roi Jacques a dédié un livre à l'enfant Jésus: « Votre très- humble et très-obéissant serviteur, le roi Jacques. »

Le Père Talon a dédié un livre à la Trinité, et on y trouve une belle apostrophe au néant.

Chrisopius est peint avec l'enfant Jésus. « Enfant Jésus, m'ai- mez-vous? — Oui, illustre Chrisopius, très-savant conseiller de Sa sacrée Majesté, je vous aime. »

Mézeray dit que Henri V mourut des hémorrhoïdes, parce qu'il s'était assis sur le trône sacré de nos rois; que, le frère de Louis XI ayant été empoisonné par une pêche, la mort entra dans cette maison par le pèche ; que le marquis de Pont, fils du duc de Lorraine, remporta la couronne de Vénus, au lieu de celle de France.

Le Père Daniel dit : « Les assiégeants et les assiégés massa- craient les prisonniers, ce qui était très-fâcheux. »

L'évêque de Noyon (Tonnerre), dont l'abbé de Gaumartin s'était moqué hautement en le recevant à l'Académie française, écrivit au roi cette lettre: Sire, Vabbè de Caumartin; pressé, pousse, possède, sifflé par le diable, a prononcé à V Académie un discours cri- tique; satirique, caustique, ironique, excentrique; la charité chrèti me défend d'en faire une censure affirmative, ma i 's la vérité chrétienne m'oblige de dire, sinon ce qu'il est, du moins ce qu'il n'est pas. Il n'est ni sacerdotal par rapport à lui, ni épiscopal par rapport à moi, ni royal par rapport à Votre Majesté. Il n'est point sacerdotal, puisqu'il n'y dit pas un mot de V Ecriture ni des saints Pars: il n'es! pas épi pal, puisqu'il tourne un éveque en ridicule; il n'est pas royal, puis- qu'il ne dit rien de Votre Majesté, sinon que vous vous mettez à rire Imites les fois que vous me voyez.

�� �