Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/627

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SUPPLÉMENT AUX OEUVRES EJN PROSE. Gi:

qu'un mémoire envoyé par monsieur l'intendant serait bien nécessaire dans

ces circonstances. Jo ne doute pas que M. Joly de Fleury ne soit convaincu de vos raisons et ne les fasse valoir dans le conseil. 11 me semble que la poste serait mieux à Mcyrin quo partout ailleurs, puisque c'est le chemin du courrier, et que Meyrin est au milieu du pays. Cet. endroit est d'autant plus convenable qu'il y a une brigade établie.

Notre grand malheur, c'est que la petite fourmilière de Genève a pour agent dans Paris un homme à qui ses richesses, son esprit et ses amis, donnent une très-grande considération, et que nous n'avons personne qui nous soutienne. Ce petit coin do terre est entièrement abandonné. Il a même été longtemps ignoré, et j'ai vu un maréchal de France qui ne savait pas que le pays de Gex fût en France.

Je ne vois encore une fois que M. de Fleury qu'on puisse opposer à M. Necker. Peut-être cette affaire ne sera décidée que quand M. le duc d'Aiguillon aura la surintendance des postes.

Si M. Fabry avait le temps de venir causer un moment avec le vieux malade, il lui expliquerait plus au long ses sentiments; vous ne doutez pas, monsieur, de ceux avec lesquels ce vieux bonhomme vous est dévoué pour le reste de sa vie.

15. — A M. FABRY.

10 mars 1773, à Ferney.

Monsieur, le dernier ouragan ayant fait beaucoup de mal à l'église et à la maison presbytériale de Ferney, j'ai demandé un devis des réparations au maçon et au charpentier, et, suivant l'estimation qui sera réglée, il parait nécessaire que tous ceux qui demeurent dans la paroisse, soit catholiques, soit protestants, et tous ceux qui ont du bien dans la paroisse, soient taxés proportionnellement. Les seigneurs de la paroisse donneront l'exemple et porteront le plus lourd fardeau.

Je suppose aussi qu'il faut une ordonnance pour mettre la chose en règle, et c'est sur quoi, monsieur, je demande votre avis.

Je suppose aussi qu'il faut faire régler la demande exorbitante du maçon et du charpentier par quelque architecte. M. Racle serait très-propre à régler les prix. Je vous envoie le devis, qui se monte à plus de trois mille deux cents livres. Je vous prie de vouloir bien me le renvoyer et de me donner votre décision.

J'ai l'honneur d'être avec un attachement respectueux, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire .

16. — A M. FABRY.

11 mars 1773, a Ferney.

Je suis, monsieur, dans les violents accès de la douleur la plus vive. Cependant je vous envoie la requête signée du syndic de Ferney. Si elle

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