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ACTE I, SCÈNE III. 73

Vers 147. Et quand pour l'espérer je scrois assez folle, Le roi dont tout dépend est homme de parole.

Ce terme folle et celui de civilité, et le ton de ce discours, sont bourgeois, tandis qu'il s'agit de dieux et de victimes. C'était un ancien usage, dont Corneille ne s'est défait que dans les grands morceaux de ses belles tragédies. Cet usage n'était fondé que sur la négligence des auteurs, et sur le peu d'usage qu'ils avaient du monde. Les bienséances du style n'ont été connues que par Racine.

SCÈNE II.

Vers 2. . . . Laissons d'Andromède aller la destinée.

Aller la destinée est encore une de ces expressions populaires qui ne sont pas permises ; mais un défaut plus considérable est celui du rôle de ce Cépliée, qui vient dire tranquillement qu'il faut que sa fille soit exposée comme une autre. 11 n'y a rien de si froid que cette scène.

Vers 45. Ce blasphème, seigneur, de quoi vous m'accusez...

Ce blasphème de quoi on Paccuse, et cette longue contestation entre le mari et la femme, dans un si grand malheur, n'est pas sans doute excusable.

Vers 2S. Ce qu'il a fait cinq fois il le fera toujours.

On a déjà dit 1 avec quel soin il faut éviter ces équivoques.

Vers 61 . Seigneur, s'il m'est permis d'entendre votre oracle, Je crois qu'à sa prière il donne peu d'obstacle.

Un oracle qui donne peu d'obstacle à une prière ; s'arrêter à ce que l'oracle en dit ; le ciel qui est doux au crime des rois, et qui, leur ayant montre une légère haine, répand le reste de la peine sur les sujets: tout cela est d'un style bien incorrect, bien dur, bien obscur, bien barbare.

SCÈNE III.

Vers 1 . Reine de Paphe et d'Amathonte, etc.

Ce fut, dit-on, Boissette qui mit ce chœur en musique. On ne connaissait presque en ce temps-là qu'une espèce de faux-bour- don, qu'un contre-point grossier : c'était une espèce de chant

1. Tome XXXI, page 332.

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