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estime, on n’aurait pourtant pas toute la reconnaissance avec laquelle je suis, monsieur, votre très-fidèlement affectionné ami,

Fédéric

791. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
17 novembre (1737).

Je reçois la vôtre du 15, mon cher et véritable ami. Vous êtes bien bon de soupçonner M. d’Argental d’avoir écrit le billet que vous m’envoyez. Je vois bien que vous ne connaissez ni le style ni l’écriture du petit Lamare. Il me semble qu’il devrait se servir autrement de sa plume. Il pourrait avoir plus de respect pour vous, et de reconnaissance pour moi : il devrait au moins n’écrire que pour me remercier de mes bienfaits. Je lui ai donné cent francs pour son voyage d’Italie, et je n’ai pas entendu parler de lui depuis son retour. Je ne le connais que pour l’avoir fait guérir d’une maladie infâme à mes dépens, et pour l’avoir accablé de dons qu’il ne méritait pas ; mais je suis accoutumé à l’ingratitude des hommes.

Que Lamare ne m’ait payé que d’ingratitude, encore passe ; mais Demoulin y a joint la friponnerie, l’outrage et les plus indignes procédés. Sa femme, comme je vous l’ai mandé, m’a écrit pour me demander grâce ; mais si Demoulin ne me demande pas au moins pardon de ses infamies, il sera poursuivi à la rigueur.

Tâchez, mon cher ami, d’avoir cette belle pendule à secondes.

Il n’y a autre chose, pour faire graver les armes, que d’envoyer un petit billet à M. Hébert.

Les armes sont trois flammes d’or, deux et un, sur un champ d’azur, deux levrettes pour support : voilà tout. Que ces armes soient bien ou mal, il n’importe. Je me réfère à toutes mes dernières.

J’ajoute seulement que si par quelque notaire vous trouvez à placer en rentes viagères vingt mille livres, avertissez-moi.

Je vous supplie d’envoyer presser Prault fils, pour l’envoi des livres que j’ai demandés.

Je prie monsieur votre frère de se souvenir du Cresphonte.

Un petit billet à Thieriot, je vous prie.

Pour les habits, pardon ; et mille amitiés à vous et aux vôtres.

  1. Édition Courtat.