Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome38.djvu/359

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jouir à mon aise. Je serai logé là aussi bien qu’un grand négociant de Genève, et je serai à Monrion comme un philosophe de Lausanne. Je vous jure encore une fois que je n’y vais que pour vous, et pour le petit nombre de personnes qui pensent comme vous. Si Mme Goll avait pu quitter Colmar assez tôt, j’aurais pris le domaine, et elle y aurait trouvé l’utile et l’agréable ; mais je me contenterai de la maison et des dépendances, et je regarde la chose comme faite. Ma détestable santé est le seul obstacle qui m’empêche de venir signer, sous vos yeux, un marché que vous seul m’avez fait faire. Nous présentons, ma nièce et moi, nos obéissances très-humbles à Mme de Brenles. V.


2884. — À M. LE CONSEILLER TRONCHIN[1].
18 février.

Nous avons donc fait, monsieur, un marché dont tout le monde est content. La chose est assez rare ; mais elle n’est pas difficile avec les personnes de votre nom. Je ne crois pas d’ailleurs que, dans le triste état de ma santé, on puisse trouver mauvais que je m’approche du meilleur médecin de l’Europe comme des plus honnêtes gens.

Vous m’avez établi concierge pendant ma vie. Je tâcherai de ne point dégrader votre maison ; mais j’ai peur que le Rhône ne lui fasse tort, et qu’il ne soit un plus mauvais voisin que je ne suis un bon concierge.


2885. — DE CHARLES-THÉODORE,
électeur palatin.
Manheim, ce 20 février.

J’ai reçu un peu tard, monsieur, la lettre que vous m’avez fait le plaisir de m’écrire. Un voyage que j’ai fait à Munich en a été la cause. Je serais aise de voir les changements que vous avez faits à vos Chinois, et je le serai bien davantage quand j’aurai la satisfaction de vous revoir à Schwetzingen, ce printemps. Je m’en fais une fête d’avance ; soyez-en bien persuadé, de même que de l’estime que j’aurai toujours pour vous.

Je suis, etc.


Charles-Théodore, électeur.
  1. Éditeurs, de Cayrol et François.