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2985. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU[1].
13 août.

Mon héros veut-il ou dédaigne-t-il que je lui dédie mes magots de la Chine ? Accoutumé aux hommages de l’Europe, méprise-t-il ceux de Pékin ?… Je le supplie de me donner ses ordres. Je les attends : car, de peur d’être prévenu, je vais publier mes magots moi-même.

Comment est-il possible que vous n’ayez pas reçu le rogaton de la Guerre de 1741 ? Je vous l’envoyai par Mme Denis. Je m’en souviens très-bien, et elle aussi. J’en avais fait faire trois copies : une pour vous, une pour M. d’Argenson, une pour Mme de Pompadour. Il faut que le diable s’en soit mêlé ! Mais de quoi ne se mêle-t-il pas ?

Est-il possible encore, monseigneur, que j’ignore si vous avez reçu le paquet[2] de M. de Paulmy ?… Je jette mon bonnet par-dessus les moulins ; je ne sais plus où j’en suis ; mais mon cœur, qui vous appartient, est tranquille.


2986. — À M. COLINI[3],
à paris.
Des Délices, 17 août.

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Faites, je vous prie, mille compliments à M. Lekain ; je suis sûre qu’il jouera Gengis à merveille ; mais Sarrasin est bien vieux pour Zamti. Ne doutez pas de l’amitié que j’aurai pour vous toute ma vie.

Je vous en dis autant. Divertissez-vous ; voyez siffler mon Orphelin ; sifflez les Parisiens, e ritornate a noi quando sarete stanco di piaceri, di donne, e di Parigi[4].

J’envoie cette lettre à l’adresse que vous me donnez. V.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. La Pucelle.
  3. Le premier alinéa de cette lettre est de Mme Denis, et ce qui suit est de son oncle. (Cl.)
  4. Traduction : Et revenez-nous quand vous serez rassasié de plaisirs, de dames, et de Paris.