Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome38.djvu/476

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depuis quarante ans en çà, l’honore de ses bontés, il sera plus fier qu’un conquérant tartare.

Est-il permis de glisser dans ce paquet cinquante Magots pour le président Hénault ?


3017. — DU LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE.
14 septembre 1755.

J’ai reçu, monsieur, la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 30 du mois dernier. Je ferai attention dans l’occasion aux différentes choses dont vous me faites part, afin de vous prouver l’envie que j’ai de vous donner des marques de mon zèle et de vous rendre tous les services qui dépendront de moi.

Je suis avec un dévouement sincère, etc.


3018. — À MADAME DE FONTAINE[1].
Aux Délices (16 septembre).

Mon aimable nièce, je n’ai que le temps de vous mander que je vous envoie sous l’enveloppe de M. Bouret trois exemplaires de l’Orphelin, pour vous, pour votre frère, et pour qui vous voudrez. Je me suis hâté, parce que j’ai craint que la pièce transcrite aux représentations ne fût imprimée : elle me couvrirait de honte si elle paraissait dans l’état où on la joue ; je suis trop accoutumé à être défiguré et volé.


3019. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
17 septembre.

Je fais passer par vos mains, mon cher et respectable ami, ma réponse[2] à M. le comte de Choiseul, ne sachant pas son adresse. Colini vient d’arriver, et je reçois trop tard vos avis et ceux des anges. On vend déjà dans Paris, en manuscrit, l’Orphelin comme la Pucelle, et tout aussi défiguré. L’état cruel où les nouvelles infidélités touchant l’Histoire de la guerre dernière avaient réduit ma santé, et les dangers où me mettaient les copies abominables de la Pucelle, ne me permettaient pas de travailler ; il s’en fallait beaucoup. Tout ce que j’ai pu faire a été de prévenir, par une prompte édition, le mal que m’allait faire une

  1. Pièces inédites de Voltaire, 1820, où cette lettre est datée du 6 auguste.
  2. La lettre qui suit celle-ci.