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ANNÉE 1768.

ouvrages, et me suis souvenu d’ailleurs que depuis peu vous aviez donné dans la personne de M. le duc de S…-M…[1] une preuve de votre façon de penser sur les branches qui ne tiennent de leur tronc que le nom. Mon baron ne veut pas absolument s’exposer à vous déplaire, et exige que nous le laissions seul. Tirez-moi d’embarras, je vous prie, en me disant de vous l’amener. Il est très-digne de vous être présenté.

On m’a nommé le nouveau contrôleur général, M. d’Invault, ci-devant intendant d’Amiens. Je ne le connais pas plus que M. Menon, qui est peut-être le même[2], pas plus que M. de Laverdy. Je souhaite que ce soit un homme clair, et qui débrouille les fusées de ses prédécesseurs.

Les choses curieuses sont bonnes à voir, mais j’aimerais encore mieux les choses utiles : et qui est-ce qui se chargera de les mettre à la place de nos folies françaises ou italiennes ? Ni vous, ni moi, monsieur, ne verrons cela, ni malheureusement, je crois, ceux qui viendront après nous. Le monde ne fera jamais que changer de lisières.

7354. — À M. HENNIN.
Mardi, à deux heures, 3 octobre.

Je ne savais point du tout, monsieur, quelle compagnie M. le duc de Bragance mène avec lui. Je l’avais supplié seulement de venir avec les personnes qui sont de son voyage. J’apprends que M. le baron de van Swieten est avec lui à Genève ; son nom et son mérite redoublent l’envie que j’avais de faire ma cour à tout ce qui accompagne M. le duc de Bragance, et j’irais moi-même me présenter à M. de van Swieten, si le triste état où je suis me permettait de sortir. Voulez-vous bien avoir la bonté, monsieur, de l’instruire de mes sentiments ? Vous connaissez ceux que j’aurai toute ma vie pour vous.

7355. — À M. PACOU[3],
à versailles.
Au château de Ferney, ce 3 octobre.

Votre Mémoire[4], monsieur, en faveur des morts, qui sont très-mal à leur aise, et des vivants, qui sont empestés, est assu-

  1. Saint-Mégrin, à qui est adressée la lettre 7381.
  2. Étienne Maynon d’Invault, nommé contrôleur général des finances le 27 septembre 1768, se retira en décembre 1769, et eut pour successeur l’abbé Terray.
  3. M. Pacou est mort vers 1815, dans les environs de Versailles.
  4. Mémoire concernant le cimetière de la paroisse Saint-Louis de la ville de